En place au Centre national du cinéma depuis deux mois, David Kessler (42 ans, ex-conseiller culture et communication de Lionel Jospin à Matignon), bénéficie actuellement d'une véritable lune de miel avec ses administrés, dans un climat euphorique pour le cinéma français. Premier tour d'horizon avec le nouveau directeur général, bronzé par le soleil des rendez-vous professionnels du festival de Cannes.
Le climat euphorique dans lequel le cinéma français évolue depuis le début de l'année, avec une part de marché supérieure à 50 %, va-t-il durer?
Ce pourcentage de 50 % est tout à fait exceptionnel: il tient aux bonnes performances du cinéma français mais aussi à l'absence de gros films américains porteurs ces derniers mois. Je pense que ça va fléchir. Mais la conjoncture est bonne, et cette embellie est révélatrice: elle démontre le potentiel populaire du cinéma national, contrairement à ce discours fataliste qu'on entendait comme une antienne, «le cinéma français n'attire plus le public, il est trop nombriliste, etc.» Nous avons vu arriver des films très attractifs pour le public jeune (Taxi 2, le Pacte des loups, Yamakasi...), traditionnellement capté par Hollywood, et la remontée de nos résultats a également été le fait de nombreux films d'auteur. Cette réussite consacre la force principale du cinéma français: sa diversité. Elle a, en ce sens, un effet vertueux: la mise en veilleuse du cinéma américain n'a pas entraîné de baisse de la fréquentation. Au contraire: on va plus a