Pour comprendre et, le cas échéant, apprécier le documentaire laborieusement titré Crachez vos souhaits, un rappel chronologique s'impose. L'action se situe il y a trois ans pile poil. A l'époque, la France n'a d'oreilles que pour un jeune groupe sans pedigree qui va exploser de la manière la plus irrationnelle qui soit. Louise Attaque, quatre garçons pas spécialement dans le vent (look neutre, profil bas), vend plus de deux millions d'exemplaires de son premier album. Un phénomène parti de la base, la province, les structures associati ves et le jeune public qui, en parfait rejet du produit boys band moribond, plébis cite ce quatuor dont il se sent si proche, tant sur le plan musical du folk rock sans colorant , qu'éthique un en gagement de tous les instants qui prend soin d'éviter les plateaux télé.
Figures imposées. C'est cette aventure humaine autant qu'artistique que Thierry Villeneuve retrace dans son premier long métrage documentaire, dont une version courte (52 min) a été diffusée sur Arte voici deux mois. Seulement, le cas est à peu près aussi unique que le traitement convenu, qui ne déroge aucunement aux figures imposées par la vie de tournée parties de foot, monotonie des transferts en bus, rencontres avec le public, interviews, concerts, et rebelote.
Il y a bien une petite dimension «sociologisante» avec, en fil rouge, des témoignages de fans, souvent féminins, qui y vont chacun de leur interprétation de la lame de fond («ça raconte l'histoire, les sentiment