Les premiers travaux de Readymade ne laissaient pas présager qu'il accoucherait un jour d'un album aussi personnel et abouti. Sous ce pseudonyme emprunté à Duchamp, Jean-Philippe Verdin a rejoint l'écurie F Communications. Après une passe difficile, le temps que retombe le soufflé french touch auquel, bien qu'il ait inventé le terme, le célèbre label électronique français n'a jamais vraiment été associé, F Com, qui fête cette année son septième anniversaire, a repris l'initiative. Le premier album de Readymade s'inscrit idéalement dans la démarche d'une maison dont le slogan est «electronic with no limits».
Bold est un disque de maturité, qui témoigne aussi bien d'un aboutissement que d'un envol. A travers le cheminement tortueux de son auteur pour livrer cet album, à la gestation longue et douloureuse, se profile celui de toute une frange de la scène électroni que, qui n'est pas forcément issue des clubs et de la tradition soul et disco. Ici, on retrouve aussi bien l'influence de la house, mais traitée de façon un peu froide et perverse comme peut le faire Herbert en Angleterre, de la techno matricielle de Detroit, que des breakbeats hip-hop et jun gle ou des textures ron des et abyssales du dub. On y entend surtout la rencontre de deux traditions a priori antinomiques: celle de la pop, des mélodies les plus élégiaques et immédiates, et celle, plus cérébrale, de la scène électronique allemande des Maurizio, Pole (auquel Readymade a demandé de mastériser son disque), ou Isolé