Il aurait pu devenir avocat, comme ses parents l'y engageaient: «J'ai suivi des cours de droit "stratégiques" pour avoir la paix.» Ou même virer footballeur, rêve de ses copains d'enfance d'Alegrete, cette «ville de rien» située près de la frontière argentine, en plein paradis bovin: «J'évolue à un poste qu'on appelle "banheira". En pointe, à la limite du hors-jeu. Un peu comme Anelka, en plus efficace.» Musicien dans l'âme, Márcio Faraco, 38 ans, a préféré renouer avec l'esprit bluesy des pionniers de la bossa-nova, absent des productions «mode in Brazil». Démarche désuète, susceptible pourtant de séduire les inconditionnels des João Gilberto, Luis Bonfa et autre Caetano Veloso, dont il a précisément assuré la première partie lors d'un fameux concert au Grand Rex. Márcio Faraco s'est installé dans la capitale dès 1992, collaborant avec des personnalités aussi diverses que Didier Sustrac, Tommy Flanagan, Abbey Lincoln ou encore Quincy Jones. Jusqu'à croiser la route de son compatriote Chico Buarque, désireux de l'adouber au point de participer à l'enregistrement de son premier CD. Dont le succès universel a fait de Faraco le «Brésilien de Paris» le plus adulé aussi bien au Canada qu'au Japon.
> Premier CD, premier succès
Commercialisé l'an dernier sur un label de jazz, EmArcy/Universal, gravé avec le concours de Chico Buarque, Ciranda, le premier album de Márcio Faraco, a valu à celui-ci une reconnaisance immédiate outre-Atlantique, ponctuée par une apparition au festival de M