Reykjavik envoyée spéciale
Reykjavik, la capitale islandaise, a des coutumes particulières. Chaque lundi, les Reykjavikais se précipitent sur la rubrique people du quotidien DV pour savoir quel acteur a inauguré quel bar et quel journaliste télé est reparti avec quelle top model. Normal. Sauf que l'Islande est un tout petit pays de 280 000 habitants où tout le monde se connaît. Et que n'importe qui peut donc être la star du week-end. On apprend donc que la ravissante Gerdur, étudiante, était au Rex avec Einar, créateur de start-up, et qu'Ingibjörg a dansé jusqu'à l'aube sur les tables du Kaffibarrin. On l'aura compris, les nuits de Reykjavik sont une affaire sérieuse, un rite immuable qui rassemble chaque week-end plus de 5 000 personnes. «Essentiellement des gens entre 18 et 30 ans, explique Stefan, un étudiant en économie. Mais tous les jeunes de Reykjavik sont là. C'est le meilleur moyen de rencontrer des amis ou des amours.» Du coup, depuis quelques années, les jeunes Islandais sont rejoints dans leurs nuits blanches par des centaines de touristes européens et nord-américains. Le voyageur s'attend à trouver volcans, geysers et pêcheurs. En arrivant à l'aéroport de Keflavik, il trouvera tout ça. Mais aussi des maisons blanches au toit de tôle rouge, des champs de lave noire envahis de lichen vert pâle, une base de l'Otan, installée depuis cinquante ans (et qui a donné au pays ses premiers groupes rock au milieu des années 60), et un nombre record de téléphones portables et