«Le Pentagone et l'Otan, les deux principaux or ganismes internationaux, annoncent qu'ils choisiront par tirage au sort les pays qui seront prochainement bombardés. Les experts fourniront, comme toujours, des justificatifs adéquats pour cha que cas; les médias, quant à eux, s'occuperont des applaudissements.» D'une voix monocorde, la version revisitée du journal de 20 heures débute, diffusée à partir d'une structure métallique de plus de dix mètres de haut. Sur des écrans de télé disposés tout autour, apparaît le Clone, un présentateur en images de synthèse; tandis que, juchés sur des cuves en métal, de pauvres errants haranguent les foules. «Et si nous commencions par exercer un droit dont on ne parle jamais... le droit de rêver!», crient-ils au-devant de la Presse, machine ronflante au piston qui broie. Les Utopistes affrontent les Soldats cathodiques. Une régie vidéo diffuse en direct les images de l'affrontement verbal, les percussions se mêlent aux violons. Il est question du pouvoir des médias, de l'évidement des mots, de l'information en simultanée et de ses répercussions sur une vie dés humanisée, orpheline de tout espoir progressiste.
Gros moyens. La compagnie Métalovoice vient ici de mettre un terme à son projet le plus ambitieux. Après Espèce H-Mémoire vivante en 1998, Pascal Dorès et Riké, les deux metteurs en scène à l'origine de la création des Métalos en 1994 (né d'un petit groupe venu des Tambours du Bronx), planchent sur un vaste projet de théâtre de rue mêla