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Libération
Critique

«Pénélope», comme au premier jour

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publié le 13 juin 2001 à 1h14

Son Requiem est un «tube» et ses Quatuors de pures merveilles, mais Gabriel Fauré a eu paradoxalement beaucoup moins de chance avec l'opéra, art pourtant populaire par excellence. De fait, qui peut aujourd'hui se targuer de connaître son Prométhée ou sa Pénélope?

On trouve deux enregistrements de ce dernier opéra. Le premier date des années 50, avec le National de France, dirigé par Ingelbrecht et avec Régine Crespin dans le rôle-titre. Le second est plus récent, avec Charles Dutoit à la baguette et la voix de Jessye Norman. Mais rien n'y fait, pour nombre de mélomanes, Fauré reste avant tout un mélodiste ou un compositeur sacré, la frilosité des programmateurs entretenant cet état de fait. D'où l'événement que constitue la version concert de cet opéra que donnera l'Orchestre national de France demain au Théâtre des Champs-Elysées. Soit dans le lieu même où il connut un petit succès, quelques jours après le flop de la première donnée au casino de Monte-Carlo le 4 mars 1913.

Simplicité. Il avait fallu plus de six ans à Fauré pour venir à bout de Pénélope, qui le voyait rester «fidèle à son idéal de pureté hellénique» tout «en cherchant à débarrasser les héros d'Homère des oripeaux décoratifs chers aux peintres pompiers», nous apprend François Porcile dans sa somme remarquable intitulée la Belle Epoque de la musique française, 1871-1940, aux éditions Fayard.

Le choix du librettiste René Fauchois ­ dont Renoir filmera le Boudu sauvé des eaux ­ aurait, à en croire encore Porcile, p