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Libération
Critique

«Together», pas rababajoie.

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publié le 13 juin 2001 à 1h14

Lukas Moodyson, 32 ans, est le jeune cinéaste suédois qui monte. Après Fucking Amal l'an passé, chronique sensible de la découverte de leur homosexualité par deux adolescentes, Together, son second long métrage, s'amuse des velléités de vie communautaire d'une poignée de trentenaires déboussolés. L'héroïne, mère de famille mal mariée à un alcoolique un peu brutal, décide à l'issue d'une scène de ménage musclée de mettre la clé sous la porte pour rejoindre son frère. Ce grand baba barbu vêtu d'un pull tricoté main vit avec sa nympho de copine dans une petite bicoque de banlieue. Là cohabitent aussi un couple désuni dont l'épouse vient de se découvrir lesbienne, leur gamin de 5 ou 6 ans et un homosexuel coiffé comme Doris Day et prêt à tout pour coucher avec le mec de sa colocataire. L'arrivée de la mère de famille middle class avec ses deux enfants relance tous les enjeux libidinaux, tandis que le mari plaqué s'entête à récupérer sa famille envolée.

Together n'est heureusement pas le brûlot anti-seventies qu'on redoute un moment. La première partie épingle la naïveté des utopies de ces grands enfants qui se vivent comme des révolutionnaires parce qu'ils n'ont pas la télé, déambulent à poil et préfèrent écouter d'austères ballades folk aux tubes d'Abba que chantonnent leurs gamins. On craint constamment que la satire tourne à l'aigre et au règlement de comptes a posteriori d'idéaux passés avec perte et profit dans l'histoire. Mais si Moodyson rit des travers de ses personnages