Rendez-vous intimiste (et ensoleillé) pour technophiles curieux, le festival Sonar de Barcelone est vite devenu une sorte de Midem électronique, passage obligé des professionnels comme d'un public attentif venu de toute l'Europe. Ils étaient 53 000 l'an dernier à suivre près de 150 concerts, performances et sets de DJ. Pour cette huitième édition, la fréquentation devrait passer le cap symbolique des 60 000, puisque la rave du soir, victime de son succès, quitte la plage et les palmiers du pavillon de la Mar Bella pour s'installer sur les hauteurs de Barcelone. A l'heure où certains reprochent à Sonar d'être devenu une trop grosse machine, Ricard Robles, fondateur avec Enric Les Palau et Sergio Caballero, revient sur la destinée du festival.
Avec un déménagement et une affiche qui s'ouvre à des artistes, Sonic Youth ou Sigur Ros, inattendus sur la scène techno, cette édition marque une étape dans l'histoire de Sonar.
On prend des risques. L'électronique, c'est un outil et des formules de travail qui s'appliquent à n'importe quel style musical. Pourquoi rester dogmatique? Beaucoup d'artistes ne sont pas techno au sens étroit du terme, mais utilisent et s'inspirent de ces techniques. Notre seul regret est de ne pas nous être encore ouvert au hip-hop.
Ne constate-t-on pas un essoufflement de la scène dance?
Sonar ne s'est jamais cantonné à la dance ou à la techno. Si l'excitation de la nouveauté a disparu, il reste beaucoup de disques intéressants, surtout si on a le temps de les c