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Libération
Critique

Spain, spleen sensuel.

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En concert samedi à Los Angeles, le groupe rock californien a dynamisé sa suavité habituelle.
publié le 14 juin 2001 à 1h14

Los Angeles correspondance

Il y a des groupes qui se méritent, sur disque comme sur scène. Nul autre autant que Spain, depuis ses débuts en 1995, et depuis pres que autant de temps largement dédaigné. On n'épiloguera pas sur leur troisième album, dont le titre, I Believe (chez Restless), résume à peu près tout du débat; sauf pour dire qu'il méritait moins d'être expédié de telle manière dans les pa ges guide de journaux que le précédent.

Si leur précédent opus, She Haunts My Dreams, enregistré en Suède et sorti en 1999, marquait le temps et se révélait peu inspiré, I Believe offre une version oxy génée, vitaminée, des compti nes désormais familières de Josh Haden. Devant une foule du samedi soir sur Hollywood Boulevard, le pari était, en revanche, loin d'être gagné.

Addition. C'est à un bras de fer singulier avec le public que se livre Spain, mouton à cinq pattes depuis le remaniement de personnel. Jamais ils ne haussent le ton ni le volume, jamais ils ne parlent entre les morceaux, et le bruit indisposant du bavardage habituel des noceurs du Knitting Factory déferle sur eux comme autant d'eau sur des plumes de canard. Du groupe original, seuls demeurent Haden, faciès d'île de Pâques vissé sur ce qui est plus un socle qu'un corps, et Merlo Podlewski, crâne rasé comme lui mais les mollets à nu, assis et penché sur sa guitare sèche comme un savetier. Il a un toucher de cordes charnel, sexy, presque. Le batteur (Will Hugues) est un autre tondu, dodelineur de tête. Shon Sullivan, c