A l'occasion du cinquième Festival des régions, du 22 au 30 juin à Linz (Autriche) autour du thème «Das Ende der Gemütlichkeit?» (1), deux jeunes artistes, Elisabeth Schimana et Markus Seidl, ont arpenté la verte campagne autrichienne à la recherche de témoignages sur le Nichtstun, ou le rien faire en français. Ils sont allés, micro et caméra au poing, à la rencontre des villageois pour leur soumettre un lot de questions fondamentales: que signifie le bien-être? Est-il agréable de ne rien faire? Que signifie ne rien faire? Et surtout, qui est habilité à faire quoi dans l'art de ne rien faire? Sur le site nichtstun.org, on peut suivre au jour le jour leur journal de bord, émaillé de photos bucoliques et d'interviews. Rapidement, il s'avère que ne rien faire est plus compliqué que prévu pour ces paysans sceptiques, chez qui oisiveté rime avec fainéantise. «J'ai quitté un appartement en ville pour profiter d'une vie plus paisible à la campagne. Mais dès que je m'installe dans le jardin, je vois tout de suite un truc à faire», témoigne l'une. «Pour ne rien faire, il faudrait au moins que je tombe malade», rigole bruyamment un autre. «Si je ne fais rien, qui traira mes vaches?», s'inquiète un troisième. Se tourner les pouces n'est donc pas une mince affaire et nécessite un véritable entraînement. Ce n'est pas le placide Herr Kubiak, affalé sur un banc devant la chapelle, qui dira le contraire. «Je pense que je n'aurais pas trop de mal à ne rien faire, mais si on me le demande, je
Critique
Pas flemmard le campagnard
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par Marie Lechner
publié le 15 juin 2001 à 1h15
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