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Libération

Essaouira, Mecque zen du son gnaoua.

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La ville marocaine a accueilli son 13e festival.
publié le 19 juin 2001 à 1h18

Essaouira envoyée spéciale

Essaouira: Mogador, port de Tombouctou, porte des esprits... Aussi fort que puisse être son rêve, aussi puissante son épaule adossée aux vents de mer, la ville a pourtant failli sombrer ce week-end dans la marée humaine amenée par le festival gnaoua. Dès le lever du soleil, la foule envahissait les artères de la cité marocaine, se répandant jusqu'au fond des ruelles pour ne refluer qu'à l'aube, au premier chant du muezzin. Où va-t-elle dormir? Mystère. La ville déborde déjà de ses 60 000 habitants, et on parle de 200 000 visiteurs cette année.

En famille. C'est la rançon de la gloire pour le festival d'Essaouira, qui a doublé d'audience chaque année depuis sa création en 1998. La situation aurait pu devenir incontrôlable; pas une bagarre, tout est zen. «C'est parce qu'il y a très peu de débits de boissons, explique un responsable. Ici, il y a des gens qui fument, mais ils ne boivent pas.» Peu d'étrangers, le public est marocain, mélangé, citadins à portable savourant des gril lades, familles en foulard, et dizaines de milliers de jeunes garçons. «C'est le seul événement culturel gratuit au Maroc, les jeunes savent que si ça tourne mal on le supprimera.» Et puis, disent les Souiris (habitants d'Essaouira), avec une telle armada de Gnaouas, on peut être tranquilles : tous les «mlouks» (esprits) turbulents ont été priés d'aller se faire voir ailleurs. Les Gnaouas sont vraiment au centre de la fête. Pas juste un prétexte exotique, la récupération d'une f