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Libération
Critique

Aux portes de l'angoisse.

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«Liberté-Oléron», fausse comédie de vacances.
publié le 20 juin 2001 à 1h18

Autant prévoir d'emblée de passer les deux prochains mois planqué sous sa couette, entre orgie de Nutella et revisionnage intensif de Loft Story. Distribué avec à-propos la veille de l'été, Liberté-Oléron est le film idéal pour enterrer toute velléité de partir en vacances, surtout à la plage et particulièrement en famille. Après un premier long-métrage fantaisiste et sentimental, Dieu seul me voit, le team Podalydès (Denis devant la caméra, Bruno derrière, et tous les deux au scénario) revient avec une comédie moins immédiatement séduisante, qui commence de façon un peu tiède pour s'achever en véritable douche glacée.

Monot maniaques. Jacques Monot (Denis Podalydès) part en vacances vers l'île d'Oléron avec sa charmante épouse (Guillaine Londez) et ses deux garçons. Le drame de la famille Monot tient à un défaut d'ajustement entre leurs rêves de grandeur et la réalité des espaces mis à leur disposition. Tous les Monot sont maniaques: maman voudrait aménager ses quatre mètres carrés de verdure en jardin à la française; papa a acheté un rafiot déglingué et a l'impression de piloter un quatre-mâts; les enfants, c'est leur force, sont moins tributaires de la réalité, et n'ont besoin d'aucun ancrage matériel pour que se déploient leurs rêveries. Ils peuvent librement se fantasmer en écrivain, don Juan ou aventurier.

On sait depuis Versailles-Rive gauche la capacité de Bruno Podalydès à faire rire sur le dos de personnages à l'étroit dans des espaces étriqués. Mais le cinéaste se d