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Libération

«Sera-t-on expulsés cet été?»

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Les squats entre précarité et reconnaissance.
publié le 20 juin 2001 à 1h18

«Les squats artistiques sont aujourd'hui une donnée fondamentale du paysage culturel.» Fabrice Lextrait ose ce constat, auquel les artistes d'AlterNation, seul squat parisien mentionné dans son rapport, répondent à leur manière : «En fait, au ministère, ils ont le syndrome de la normopathie. C'est une maladie grave, longue et douloureuse...» A la question, «comment allez-vous "accompagner" les lieux parisiens toujours précaires?», Michel Duffour, secrétaire d'Etat au Patrimoine et à la Décentralisation culturelle, précise: «Pas question de défendre les occupations illégales. Il faut trouver des solutions pérennes, grâce à la concertation. Cette situation d'urgence, il faut la traiter avec les propriétaires fonciers, les élus, les artistes, et établir des contrats de confiance.» Une «réponse trop vague», «pas nouvelle» pour certains squatters présents à la conférence de presse, qui ne calme pas leurs incertitudes.

Ouverture. D'occupations en expulsions, le mouvement des squats parisiens a mûri. Il a clairement démontré la place active que ses artistes souhaitaient s'octroyer dans la ville, en affinant une revendication commune: des contrats d'occupation précaires qui ont déjà cours en Europe. Au moins, le cadre posé aujourd'hui par le ministère est une ouverture. Les acteurs de l'éphémère vont devoir faire des choix: sortir ou pas de l'illégalité performante; et réfléchir aux cadres économiques, juridiques et associatifs qu'ils pourraient inventer pour stabiliser ces ruches d'