Vienne de notre correspondant
Cela fait un siècle que Vienne n'avait pas entrepris un projet d'urbanisme de cette envergure. A l'est de la ville, dans le quartier longtemps délaissé de Simmering, des centaines d'ouvriers slovaques, portugais, hongrois ou tchèques s'affairent aux dernières finitions d'un immense ensemble comprenant appartements, bureaux, foyer d'étudiants, supermarchés, boutiques, banques, salle de concert, cinéma multiplexe, centres de sport et de loisirs, garage souterrain, restaurants, bars...
Un nouveau quartier comme tant d'autres? Non, car la particularité spectaculaire de ce complexe est qu'il est enfermé dans quatre anciens gazomètres, gigantesques réservoirs cylin driques en briques rouges datant du début du siècle, tous rigoureusement semblables et alignés, et mesurant 72 m de hauteur sur 65 m de diamètre. Ce chantier, le plus important d'Europe centrale, est en train de s'achever; les premiers logements devraient être livrés courant juillet, alors que les 70 magasins de la très longue galerie marchande, qui traverse de bout en bout les quatre entités, ouvriront le 31 août. Le métro y fonctionne déjà, et, dès septembre, la vie du nouveau quartier, destiné à devenir l'un des plus branchés de la ville, devrait atteindre son rythme de croisière.
Gaz-charbon. Depuis plus de quinze ans, ces restes admirables de l'architecture industrielle du début du siècle demeuraient vides, menaçant de s'écrouler. Construites à l'époque où Otto Wagner, en tant qu'urbanist