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Libération
Interview

«Il y a ici une vieille tradition du secret»

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publié le 22 juin 2001 à 1h19

Peter Scarlet est intronisé aujourd'hui directeur de la Cinémathèque par Jean-Charles Tacchella. Américain mais fils de la cinéphilie française, il a dirigé pendant dix-huit ans le Festival de San Francisco.

Qu'est-ce qui vous a poussé à prendre la direction de la Cinémathèque française?

C'est un nom qui signifie quelque chose de fort pour tout Américain, sachant que le cinéma ne peut être réduit à Hollywood. Henri Langlois est un nom magique. Quel Américain n'aurait pas rêvé de travailler dans sa maison? C'est en passant par la Cinémathèque en 1966 que ma vie s'est transformée. Je me suis immergé dans cette culture et suis devenu un mordu. Je sais que la situation a beaucoup changé à la Cinémathèque, qu'elle est aujourd'hui une institution troublée. Mais quel est exactement son état de santé et la part des rumeurs? Je passerai la première année à tenter de comprendre ce qui s'est passé et surtout ce qui doit s'y passer, notamment en préparant le déménagement vers Bercy.

Quelles réflexions vous inspirent cette situation?

La Cinémathèque évolue sans directeur depuis un an. Elle est dans un flou impressionnant. Il y a lieu aujourd'hui de se poser des questions financières, stratégiques, cinéphiliques, même philosophiques, sur son avenir. Je dois encore me plonger dans les chiffres et les textes. Je sais aussi qu'il y a désormais d'autres institutions qui travaillent dans le même secteur, le Forum des images, le Centre Pompidou, le Cinéma des cinéastes et le musée du Jeu de Paume.