Jusqu'à la fin des années 80, la musique de film a connu un statut particulier en France, financée ni par les producteurs de cinéma, ni par les maisons de disques mais par des éditeurs spécialisés. En provenance des catalogues d'Hortensia, Sido Music et Caravelle (350 bandes originales à eux trois), Universal Jazz publie une collection d'albums parcourant le cinéma des années 50 à 80, du film de genre au film d'auteur. Depuis l'automne, dix-sept CD sont parus. Les masters ont été exhumés des caves, parfois réenregistrés lorsque les archives avaient brûlé (Fantomas). En attendant la sortie des musiques de film de Gainsbourg, on redécouvrira les noms de Georges Delerue, Michel Legrand, Philippe Sarde, Michel Magne, François de Roubaix, Michel Polnareff ou Antoine Duhamel, dont le générique de Belphégor s'est vu récemment samplé par le groupe de rap américain Wu-Tang Clan (Gravel Pit). Le journaliste Stéphane Lerouge, 31 ans, présente la collection qu'il dirige.
Ecole française. «Ces compositeurs forment une école qui a suscité des convoitises à l'étranger. De toutes les branches de l'audiovisuel, c'est la musique que la France a su le mieux exporter. Aucun comédien français n'a eu la carrière internationale d'un Georges Delerue. Ces compositeurs pensent qu'une bonne musique de film doit servir autant l'image que la musique, pouvoir s'écouter comme un air de ballet, sans représentation chorégraphique. Aux Etats-Unis, à part Burt Bacharach, Henri Mancini, Quincy Jones et Lalo Sc