Rien de plus beau qu'un plateau vide pour que la lumière, deux corps de danseur et un motif musical viennent y écrire une phrase de Virginia Woolf. En fond de scène, Prue Lang crie comme une mouette et démarre un mouvement concentrique qui se propage en ondes troublant les eaux calmes. Lui, Richard Siegal à l'avant-scène, dit la phrase de Woolf, extraite de Mrs Dalloway: «C'est ainsi que par un jour d'été les vagues se rassemblent, basculent et retombent; se rassemblent et retombent; et le monde entier semble dire voilà tout, avec de plus en plus d'insistance , jusqu'à ce que même le coeur dans le corps étendu au soleil sur la plage finisse par dire, lui aussi: Voilà tout.»
Voilà tout, Richard Siegal qui fait le chien, Prue Lang qui flotte et piaille, les deux qui se tournent autour. Voilà tout, la danse de William Forsythe, car si les danseurs disent des textes au micro ou racontent la blague de la rencontre entre Virginia Woolf et le dalaï-lama, il n'est pas question de théâtre, encore moins de tanz theater. On est dans le mouvement de l'écriture, vertigineux, dans le choc du ressac et la mélancolie du ressassement. La musique de Thom Willems préserve le silence, tout comme les déplacements, le vide, et la lumière, la part obscure. Le texte se tait pour la beauté d'un mot, d'un oiseau ou d'un chien de plage. Créée en mars à Francfort, Woolf Phrase échappe au geste pour libérer la danse.
La deuxième pièce du programme, 7 to 10 Passages (février 2000), est une curiosité. Quatr