Le 4 décembre 1993 à Monaco, Christie's a vendu, avec la collection du couturier Hubert de Givenchy, un lustre présenté comme d'époque Louis XVI. Il s'agit d'un faux, a conclu un rapport d'expertise déposé au tribunal de Paris. Voilà un nouveau rebondissement cocasse dans ce qui prend les allures d'un feuilleton. Un feuilleton mondain puisqu'on y retrouve aussi le nom de la famille du joaillier Cartier.
La fortune critique de ce lustre en bronze doré est déjà riche puisqu'il a tour à tour été vendu comme copie, puis comme authentique, avant de se retrouver piteusement déclassé aujourd'hui. Mis une première fois en vente en 1979 dans la succession de Claude Cartier, chez Sotheby's à Monaco, il était catalogué comme une copie, «de style Louis XVI». Il a été adjugé 72 000 francs (11 000 euros) à un antiquaire parisien, Michel Meyer.
Après l'avoir sans doute un peu embelli, l'antiquaire l'a revendu trois ans plus tard 450 000 francs (68 600 euros) à Hubert de Givenchy. Le couturier a réussi une culbute plus belle encore quand il a confié son mobilier en 1993 à Christie's : catalogué cette fois comme «d'époque Louis XVI», avec une attribution possible au bronzier renommé François Rémond, il fut adjugé près de 2,7 millions de francs (410 000 euros) à une riche Américaine, Jane Cunninffe.
Demande d'annulation. Fureur de Véronique et Alain Cartier qui se sont alors retournés contre Sotheby's, demandant l'annulation de la vente de 1979 qui présentait le lustre de leur père comme simple