Menu
Libération
Critique

Squarepusher, sous des drôles d'airs

Article réservé aux abonnés
publié le 26 juin 2001 à 1h22

Tom «Squarepusher» Jenkinson entretient (malgré lui?) la légende. Passeport égaré, il annule en catastrophe sa première rencontre depuis des lustres avec des journalistes français. Au festival Sonar de Barcelone, il joue les filles de l'air alors que son concert devait être un des points d'orgue du plateau Warp. La rumeur court qu'il traverse «une nouvelle crise existentielle».

A seulement 26 ans, ce fils spirituel d'Aphex Twin (le gourou de la techno psychiatrique) est l'une des figures les plus emblématiques, mais aussi les plus contestées, de l'electronica anglaise. Signataire en six ans d'une douzaine d'albums inégaux, de formats plus ou moins longs, ce workalcoolic évolue dans un univers mentalo-musical des plus déstructurés. Breakbeats fracassés au point de susciter une nouvelle épithète ironique, la drill'n'bass («perceuse et basse»), délire neurasthénique et ambiance poisseuse, le bassiste autodidacte est également celui qui a réinjecté une bonne dose de virtuosité sur la scène techno en citant des musiciens jazz-rock, traditionnellement honnis, tels que Jaco Pastorius. «Je suis peut-être punk dans ma démarche, mais pas dans ma façon de pratiquer. Je ne suis pas de ces ouvriers qui ignorent volontairement le fonctionnement de leurs machines», explique-t-il, passeport retrouvé, dans une chambre d'hôtel parisien.

«Une oasis». Dégaine de nounours, T-shirt informe, barbe mal taillée, l'excentrique se révèle néanmoins plus affable que les innombrables clichés le montrant ro