La Maison de l'Arbre à Montreuil est posée au creux d'un parc, à l'emplacement des anciens studios de Méliès, dont on distingue encore quelques briques et une porte dépouillée. C'est là que réside depuis deux ans le dramaturge et ancien résistant Armand Gatti. Avant des travaux l'année prochaine, pour faire du site un espace culturel et une université populaire (salle d'expo et de spectacle modulable), la Maison présente «Les voyages de Don Quichotte», exposition-réflexion sur le lieu à venir. Scénographiée par son fils Stéphane, «Don Quichotte» (parce que «Don Qui» était le surnom de Gatti dans le maquis, le «plus grand livre politique» selon le sous-commandant Marcos et le plus «émouvant» pour Nietzsche) reprend des décennies de réflexion sur l'enfermement, la science, la poésie et les résistances face au pouvoir.
Déambulation. Dans un dédale socio-historico-philosophico-artistique, l'exposition s'apparente à une déambulation. Sous une large verrière sont alignées des alcôves en bois, portant chacune le nom d'une déclinaison du site. A l'intérieur, les pensées s'entrecroisent, écrits de philosophes ou de scientifiques, bandes-son, films, tandis que des livres sont ouverts cérémonieusement. Dans «le lieu comme colonne libertaire» se déploie un ensemble sur Durruti prenant le fusil durant la guerre d'Espagne contre les franquistes et tué aux portes de Madrid.
«Le lieu comme bibliothèque» dessine, lui, les contours d'une librairie idéale: la revue Acéphale, élaborée par Bataill