Menu
Libération

Sotheby's force les portes de Paris

Article réservé aux abonnés
La société américaine a réalisé hier sa première vente dans la capitale.
publié le 28 juin 2001 à 1h22

Hier, à 14 h 32, le marteau est tombé. Le premier coup jamais donné pour une vente de Sotheby's à Paris. Née en 1744 à Londres, la société de ventes devenue multinationale américaine n'avait jamais pu tenir de vente dans notre fière capitale. Ce banal coup de marteau prend ainsi valeur historique: il annonce la fin d'un règne de quatre siècles et demi. «En l'an de grâce 1556, le roi Henri II, par un édit de février, ordonnait la création et l'érection, en toutes et chacune les villes, bourgs et bourgades du royaume, des offices de priseurs, vendeurs de biens meubles, capables, expérimentés, et en telles choses cognoissans»... Ainsi commençait l'édit royal con fiant aux jurandes de «fripiers priseurs» le monopole des ventes aux enchères, privilège maintenu depuis. Seul le nom a changé: commissaire-priseur, cela fait plus sérieux que fripier-priseur.

Exil. Hier, la princesse Laure de Beauvau-Craon, présidente de Sotheby's France, s'était assise de côté, au milieu de la batterie de téléphones reliés aux plus riches clients de par le monde. Discrète, elle n'en était pas moins la maîtresse de maison. C'est elle qui a mené la bataille de France, obtenant l'adoption il y a un an d'une loi mettant fin au monopole. Qui n'a toujours pas reçu de décret d'application.

La princesse force donc les portes de la ville, lançant une première salve: trois ventes de prestige dans l'hôtel particulier du faubourg Saint-Honoré où elle a posé ses quartiers. Pour la forme, elle a pris à son service de