Il y a vingt ans, Afrika Bambaataa et sa Zulu Nation, en tournée en France, transmettaient le virus du hip-hop aux jeunes des cités françaises. Deux décennies plus tard, Tommy Boy Records, l'un des labels fondateurs de cette culture (avec Def Jam), choisit Paris, deuxième capitale mondiale du rap après New York, pour fêter son anniversaire. Le Divan du monde, petite salle de Pigalle, accueillera donc trois DJ colossaux: Afrika Bambaataa, le parrain de la culture hip-hop et le père de l'electro, Maseo, l'un des leaders du mouvement des Natives Tongues, et Dan the Automator, le petit prodige de San Francisco (Dr Octagon, Gorillaz...). En 1981, Tom Silverman, diplômé de géologie, préfère explorer les clubs du Bronx plutôt qu'étudier l'écorce terrestre et signe, sur son jeune label, Planet Rock d'Afrika Bambaataa. Ce titre fait le grand écart entre musique noire et techno allemande en samplant le Trans Europe Express de Kraftwerk. Avec ce hit, Tommy Boy Records se constitue un catalogue principalement electro (Jonzun Crew, Stetsasonic, Planet Patrol... aujourd'hui réédités chez Pias), avant de s'intéresser à l'afrocentrisme de De La Soul ou Queen Latifah et aux mauvais garçons de Naughty by Nature et House of Pain. Sur la côte Ouest, si Silverman fut inspiré en recrutant les funky Digital Underground, il a perdu son âme (mais gagné beaucoup d'argent) avec le rap FM de Coolio. Aujourd'hui, Tommy Boy s'est refait une virginité culturelle avec les projets de The Automator et Prince
Critique
Les papes du rap aux platines
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par Stéphanie Binet
publié le 29 juin 2001 à 1h24
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