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Libération

Riders on the Père-Lachaise

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Des milliers de fans ont investi hier la tombe de Jim Morrison.
publié le 4 juillet 2001 à 23h58

«Je pense que Jim n'aurait pas aimé recevoir des fleurs. Il aurait sûrement préféré qu'on boive un verre à sa santé.» Arne est assis devant l'entrée du cimetière depuis 8 heures du matin, au milieu des bouteilles de bière et de whisky vides. Cheveux longs, pantalon en cuir et T-shirt des Doors, il est parti de Francfort la veille au soir avec quelques amis pour célébrer les trente ans de la mort de Jim Morrison. «Mon patron m'a donné un jour de congé. Je lui ai expliqué que je ne pouvais pas manquer cet événement. Venir à Paris le 3 juillet, c'était un rêve. Jusqu'à maintenant, je n'avais pas assez d'argent pour le réaliser.» Comme une partie des milliers de personnes rassemblées aujourd'hui, Arne ne sait pas où il dormira. Mais qu'importe. Il est venu faire la fête. «Ce n'est pas un jour triste», commente son ami Ben en tirant sur un joint. «Jim n'avait pas peur de la mort. Elle le fascinait, et il a tout fait pour se détruire.»

Le Père-Lachaise est un labyrinthe. On accède au caveau de Jim Morrison en se faufilant entre les tombes. Ce simple rectangle de terre battue surmonté d'une pierre est aujourd'hui recouvert de fleurs. Une dizaine de gardiens canalisent la foule. Les flashes crépitent, les caméras se bousculent. Tout en Skaï et paillettes, des pseudo-starlettes posent devant la sépulture. Appuyé contre une pierre tombale, un Italien d'une vingtaine d'années secoue ses boucles brunes et prend des moues sexy à la manière de Morrison.

La plupart des personnes présentes on