Des murs blancs et un salon presque vide, une table, quelques chaises, un matelas jeté sur le sol en guise de canapé. Les Herman Düne sont des nomades. Ils ne restent jamais longtemps dans cet appartement du XIe arrondissement parisien où vit un des membres du groupe. Aujourd'hui, Omé est absent. Neman se tient en retrait, assis sur le sol. Jean usé, vieux T-shirt, il parle à peine. André s'installe discrètement, des mèches brunes tombent sur son visage mal rasé. Derrière une barbe noire hirsute, David-Ivar sourit gentiment, ses yeux bleus fixés sur vous. «Les gens s'attendent souvent à découvrir de grands blonds parlant anglais, alors, quand ils nous voient, ils se sentent un peu arnaqués. Notre identité est difficile à cerner. En Angleterre, les journalistes voulaient absolument que nous soyons français et que nous ressemblions à Serge Gainsbourg», raconte-t-il sans un brin d'accent.
Discrétion. Pas facile, en effet, de leur coller une étiquette : David-Ivar Herman Düne et son frère André sont originaires de Suède mais vivent en France depuis vingt ans ; Omé est français et Neman suisse. lls se sont rencontrés à l'école de Bourg-la-Reine. David hausse les épaules : «Notre origine n'a finalement pas grande importance.»
En guise de «grande salle», le groupe s'est produit un soir à l'Elysée-Montmartre de Paris. «je n'ai pas du tout aimé, se souvient André. J'étais mal à l'aise, angoissé.» Une autre fois, lors d'un important festival en Angleterre, David-Ivar s'est arrêté un mom