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Libération

Les tchadors défilent à Beaubourg.

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Une performance mi-artistique mi-politique.
publié le 19 juillet 2001 à 0h07

Il aurait voulu une dune de sable, mais ce n'était pas possible. Ce soir, pourtant, le temps d'un défilé, Philippe Guillotel entend donner au Centre Pompidou des allures de casbah. «J'ai toujours été fasciné par le Maroc. Le spectacle commence d'ailleurs par le tout premier poème que j'ai appris, le Dromadaire, de Guil laume Apollinaire.»

Couleurs claires, matières bru tes, ses vêtements inspirés des costumes traditionnels égyptiens sont faits de matériaux glanés lors de séjours au Maroc: laine, raphia, paille tressée, bâches, feutre. «Dans le passé, les Egyptiens n'utilisaient pas de ciseaux. Mes coupes sont donc extrêmement simples, des fen tes, des pliages, explique-t-il. Il y a par exemple un grand manteau fait avec une couverture. J'ai seulement rajouté des manches. Si on le posait sur le sol, il pourrait servir de tapis.»

Surtout connu pour ses costumes de scène (cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'Albertville, spectacles de Philippe Decouflé), Philippe Guillotel a voulu s'essayer à la mode. «En fait, je ne sais pas trop comment se passe un vrai défilé. Ce que je fais serait plutôt un brouillon de collection.»

Engagement. Les vêtements asexués sont portés par une trentaine de participants de tous âges et couleurs. Pas de mannequins professionnels, chacun mar che à son pas, bouge à sa guise. Il y a aussi des poules, des Mobylette, une marionnette et de grands porte-voix. «Il ne s'agit pas de faire quelque chose de parfait, mais de vivant», affirme l'artiste.

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