Les portes sont restées fermées douze ans. Le Musée basque et de l'histoire de Bayonne s'enfonçait lentement dans la vase. L'eau de la Nive s'infiltrait dans les murs, les termites rongeaient les charpentes. «Nous avons failli perdre la maison Dagourette, raconte Olivier Ribeton, conservateur du musée. L'ancien maire voulait transférer les collections, mais au début des années 90, la bâtisse a été classée monument historique. Dès lors, la municipalité a reçu des aides et les travaux ont pu commencer». Le musée a rouvert fin juin, mais toutes les pièces ne sont pas encore accessibles au public. L'inauguration officielle aura lieu en septembre.
Sobre. Construite au XVIIe siècle, la maison Dagourette est tour à tour entrepôt, couvent et hôpital. Le Musée basque s'y installe en 1922. C'est l'époque des expositions coloniales et du renouveau du folklore, la France met ses régions sous verre. La façade est blanchie à la chaux et les volets peints en rouge, pour rendre le bâtiment «plus basque». Pendant près de soixante ans, le musée ne sera plus entretenu.
Les travaux de réhabilitation ont coûté près de 80 millions de francs (12,2 millions d'euros), largement pris en charge par l'Etat (32 %) et la ville (34 %). Le bâtiment a été entièrement réaménagé et une grande partie des objets exposés a dû être restaurée. La façade est plus sobre: couleur claire, meneaux et bandeaux de pierre. Faute de place, moins de 10 % de la collection est visible. Le reste est entreposé dans une annexe à q