Menu
Libération
Critique

Caïd et roulette russe.

Article réservé aux abonnés
publié le 25 juillet 2001 à 0h10

Drôle de parcours que celui de Sergei Bodrov. Ce Russe prisé par l'establishment mondial du cinéma n'a jamais vraiment mobilisé l'attention de la critique. Bodrov alterne pourtant des films en direction des festivals (le Prisonnier du Caucase, vu à Cannes en 1996 et vite oublié) et des contributions comme simple scénariste en Europe (Est/ouest de Régis Wargnier) ou aux Etats-Unis (Somebody to Love pour Alexander Rockwell). Ces jours-ci, il réalise une superproduction aux quatre coins de l'Europe (Espagne, Suède, Allemagne), d'après un scénario de Terrence Malick, le Baiser de l'ours.

Contrat. The Quickie, polar à petit budget, tourné dans le décor unique d'une villa de Los Angeles, est donc son premier film américain comme réalisateur. C'est aussi, à ce jour, ce qu'on a vu de plus intéressant dans son travail. Le film fait le récit des dernières heures d'un caïd de la mafia russe, Oleg, qui sait qu'un contrat est sur sa tête et qu'un tueur ne va pas tarder à l'abattre. Ce Damoclès moderne réunit donc ses proches autour de lui, le temps d'un réveillon semi-foiré. S'y côtoient la famille (un demi-frère, qui n'a pas la carrure d'un parrain, une mère nymphomane et alcoolique), des hommes de main, des amis, des putes... Régulièrement, la fête tourne au vinaigre. Un mari jaloux fait un esclandre, une charmante tueuse de cafards venu désinfecter la villa (Jennifer Jason Leigh) manque de se faire abattre par un membre de la famille paranoïaque, Oleg, lui-même, joue à la roulette russ