Scato, régressif, agressivement sexuel, le premier Scary Movie gardait dans sa vulgarité une certaine fraîcheur, une sorte d'enthousiasme dans la bêtise qui le rendait attachant. En torchant une suite en moins d'un an, les frères Wayans, ces trois Noirs issus de la télévision, n'ont guère eu le temps de peaufiner. Ils ont repris la même recette (passage à la moulinette satirique des gros succès U.S. des douze derniers mois) en mettant les bouchées doubles en matière d'humour cracra: encore plus de pets donc, de vomi, de sperme. Mais dans la surenchère volontariste s'est perdue une bonne part de la fantaisie du premier opus.
Il faut dire que la séduction du premier Scary Movie tenait beaucoup à sa simple mise en situation dans un campus. Rien n'est plus sexy, glamour, propre à toutes les rêveries cinégéniques, qu'une université américaine, avec ses couloirs bordés de casiers, ses amphis et ses parcs, ses joueurs de base-ball et ses pom-pom girls. Dans cet environnement teenage, l'humour potache des Wayans semblait dans son élément naturel.
A l'étroit. Transvasé dans une maison hantée gothique, confronté à un imaginaire de cinéma plus gros que lui (le film de terreur classique), ce même humour paraît tout à coup étroit, répétitif, indigeste. C'est bien simple, toutes les séquences sont construites de la même façon: d'abord on reproduit une scène connue en introduisant une anomalie (une course poursuite où les voitures sont remplacées par des fauteuils roulants, l'invasion des mo