Inutile de chercher un sens au nouveau spectacle de la compagnie Achille Tonic, créée en 1985 par deux aficionados du music-hall. Vaste farce, Varietà ne trimballe «aucun message» particulier, préférant essaimer les bons mots, du type «la vie, c'est pas tous les jours un gâteau d'anniversaire avec fruits confits et cerise sur le dessus», au milieu d'une corolle de gags déjantés. Corinne et Gilles Benizio (auteurs, metteurs en scène et acteurs) disent concevoir «de grands divertissements, avec pour objectifs de faire rire, de ne pas tricher». Quitte à ne pas lésiner, au passage, sur les grosses ficelles pour séduire un public plus que consentant.
Course de chars. Dès le prologue, les comédiens annoncent la couleur. L'intro est en «supplément» de la «partie payante», qui démarre en chanson. Parmi les trois compères entonnant l'ironique «être un homme est un dur métier», l'auteur des paroles n'est autre que Stéphane Sansévérino, plus connu du public pour les Embouteillages, extrait d'un album prévu pour la rentrée. S'inspirant dans sa structure de la comédie à l'italienne, Varietà déploie, deux heures quinze durant, numéros fantaisistes, magie approximative et danses échevelées sur fond de musique jazzy. Tableaux et décors s'enchaînent sans logique, passant d'un port à une église, de l'Antiquité au paradis, d'une course de chars à un strip-tease. Tour à tour déclamés, braillés ou chuchotés, les dialogues se mettent au service de thèmes contemporains, tristes ou loufoques (parent