Premier long-métrage du jeune transfuge de la pub Chris Nahon, nouveau produit made in Europa, la maison de production de Luc Besson et, surtout, tentative sans précédent de film kung-fu français, le Baiser mortel du dragon retient l'attention pour deux raisons. La première, c'est Jet Li. La seconde, c'est Paris.
Classe. Dieu vivant du cinéma d'action de Hong-kong des années 80-90 (voir Fist of Legend, toujours à l'affiche), Jet Li n'avait pas vraiment réussi son passage à l'Occident avec l'Arme fatale 4, puis Romeo doit mourir, mauvais film d'action hollywoodien qui laissait augurer pour la star un avenir aux confins du cinéma Z.
Très smart dans des costumes sombres, remarquablement coiffé avec une frange effilée qui lui donne des allures de petit garçon sage, Jet Li crève l'écran dans le Baiser. Alors que ses films chinois mettaient en relief sa seule puissance, Nahon s'amuse aussi de son petit gabarit et insiste sur sa taille modeste en ne lui faisant affronter que des adversaires de plus de 2 mètres. Sa souplesse de chat, son élégance de danseur de tango, l'impressionnante rapidité de ses déplacements, légitiment à elles seules le projet.
L'autre atout, c'est Paris. Selon le vieil adage hitchcockien «En Suisse, ils ont les lacs et le chocolat», Nahon filme frontalement la carte postale: un gunfight sur un bateau-mouche, un autre aux abords des Tuileries, des courses poursuites dans les couloirs d'un grand palace, le métro, le Trocadéro, le canal Saint-Martin. On n'est plus