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Libération
Critique

Cent ans après, Prouvé retrouvé.

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publié le 2 août 2001 à 0h19

envoyée spéciale à Nancy

C'est par une salve de trois expositions (lire encadré) que Nancy célèbre, cet été, le centenaire de la naissance de Jean Prouvé, forgeron, ferronnier, fabricant de meubles, cons tructeur et architecte... Un «maître du métal» (1), dont l'enseignement au Cnam (Conservatoire des arts et métiers) a marqué une génération d'ingénieurs et d'architectes, et que le marché du design a «redécouvert» depuis une dizaine d'années, pour porter la cote de son mobilier au pinacle.

Pas de correspondance immédiate pourtant, sauf pour les initiés, entre l'image de Nancy et celle de Prouvé: la capitale lorraine évoque, d'abord, l'harmonie Louis XV de la place Stanislas et des ferronneries noir et or de Lamour. Second atout patrimonial, à un siècle et quelques bergamotes de distance: les enroulements art nouveau de l'école de Nancy: Gallé, Marjorelle, Daum... Bref, une tradition de rinceaux et de volutes plutôt étrangère à la géométrie de Prouvé. Né à Paris, le 3 mars 1901, ce dernier n'est même pas un enfant du pays. Mais il a grandi à Nancy et y a maintenu son port d'attache jusqu'à sa mort, en 1984.

Esprit artisanal. A défaut d'avoir vu le jour dans la cité ducale, il affirmait «être venu au monde à l'école de Nancy». Son père, le peintre Victor Prouvé, en était l'un des chefs de file, et son parrain fut Emile Gallé.L'école de Nancy, au-delà du style végétal, exprimait une tentative d'alliance entre les arts et les industries à laquelle Jean Prouvé restera toujours fidèl