Menu
Libération
Critique

Saulieu, haut lieu du son de Louisiane

Article réservé aux abonnés
publié le 2 août 2001 à 0h19

A Rayne, en Louisiane, Jo-El Sonnier, 55 ans, se lève dès les premières lueurs du jour. Il donne à manger aux animaux de la ferme familiale, puis rejoint la radio locale à six heures du matin pour animer une émission musicale.

Cet été, Jo-El est la vedette de la huitième édition des Nuits cajun et zydeco de Saulieu, et les horaires de sa journée normale sont inversés puisqu'il fait guincher sans faille des centaines de danseurs jusqu'aux premières lueurs du jour. Il faut dire que Jo-El a appris dès ses 3 ans l'accordéon, avec celui laissé par son frère parti au service militaire.

Le festival de cette petite ville, au coeur de la Bourgogne, entre Auxerre et Dijon, est devenu la référence européenne en matière de musiques louisianaises. Cette année, Jo-El Sonnier partage l'affiche avec des groupes de Louisiane, bien sûr, mais aussi de France, de Grande-Bretagne et d'Allemagne.

«Fais dodo». Comme la plupart de ses pairs, Jo-El Sonnier a débuté dans le circuit éprouvant des clubs cajuns louisianais ­ il jouait jusqu'à treize fois par semaine! ­, cette version contemporaine des «fais dodo», anciens bals ruraux du samedi soir où l'on faisait dormir les bébés dans une pièce de la maison pour aller guincher sur le parquet du salon. rench ou cajun, la musique acadienne s'est perpétuée pendant deux siècles et demi grâce aux «fais dodo», véritables centres de résistance culturelle à la domination anglo-américaine.

Au XVIIIe siècle, les habitants français de l'Acadie (devenue Nouvelle-Ecoss