Elu en 1994, Jean Uthurry est maire de Trois-Villes. Il a succédé à son ami Allandu Bordaçarre, l'un des deux fils du légendaire Pierre Bordaçarre (Etxahun), qui a repris l'exploitation et la belle demeure soulétine de son père et qui joue dans la pastorala de dimanche. Jean Uthurry, qui a longtemps enseigné le basque, parle de son village de 152 habitants.
«Autrefois, Trois-Villes comptait dans les 25 exploitations agricoles, il n'en reste que 8, il y a encore une ébénisterie. Vivent aussi ici un négociant en bestiaux, un charpentier, un électricien, quelques employés, des fonctionnaires qui vont travailler à Mauléon ou Oléron, un médecin qui exerce ailleurs, un enseignant mais il n'y a plus d'école depuis onze ans, les enfants doivent aller à Tardets. Et, surtout, beaucoup de gens revenus ici prendre leur retraite, la population est vieillissante. On a encore pas mal de jeunes mais ils doivent partir pour trouver un emploi.»
Quelles sont les ressources du village?
Peu de forêts, peu de taxes professionnelles. Nous vivons avec les dotations de l'Etat, du conseil général. L'essentiel va à la voirie. Dans le préau de l'ancienne école, nous avons également construit une salle pour notre groupe de danses soulétines qui, auparavant, répétait dans une grange; c'est aujourd'hui une salle pour tous. Cela s'est fait avec beaucoup de bénévolat.
Quelle langue parlent les habitants de Trois-Villes?
De moins en moins parlent le basque. Mais c'est encore une majorité. La plupart le comprennen