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Libération
Critique

Les 3 Eléphants, succès sur le fil

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Malgré la pluie, le festival musical mayennais fait le plein.
publié le 6 août 2001 à 0h20

Lassay-les-Châteaux (Mayenne) envoyé spécial

«Assassin? Dans la région, ils ne nous ont pas crus. Ils pensaient qu'on mettait le nom sur l'affiche pour faire venir du monde.» Pour Jean-François Foulon, le programmateur du festival des 3 Eléphants de Lassay-les-Châteaux, la venue des rappeurs dans cette bourgade de Mayenne comptant 2 500 âmes est comparable à celle d'un messie rameutant les foules, soit pour l'occasion 6 000 spectateurs en deux jours. Car le festival des 3 Eléphants n'a pas pignon sur rue, et encore moins des finances élastiques ou une collectivité locale en guise de support. Et venir à Lassay aurait tout du chemin de croix si ne passaient là chaque année deux ou trois têtes d'affiche. Malgré cela, la bonhomie de la rencontre et la motivation des bénévoles, les 3 Eléphants jouent leur tête à chaque édition.

En 1998, une dizaine de jeunes locaux, fatigués de courir les concerts à Rennes ou Caen, se regroupent au sein de l'Asda (l'Avant-Scène des Artouyés, un néologisme créé pour l'occasion). Objectif: faire venir durant l'année une poignée de groupes dans la salle des fêtes. Rapidement, la programmation est victime de son succès. «On a compris qu'on ne pouvait pas continuer lors du concert de Tryo. Refuser six cents personnes dans un lieu qui ne compte que quatre cents places, ça tourne facilement au pugilat.» L'Asda investit la salle de Mayenne, sous-préfecture distante d'une vingtaine de kilomètres, et celle de Laval à 60 bornes de là.

Gentiment alternatif. Dur