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Libération
Critique

Payton, libre souffleur

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publié le 7 août 2001 à 0h21

C'est un pur produit de la Nouvelle Orléans. «Made in Bourbon Street», diraient les intégristes. Nourri au gumbo et au Creole Love Call. Pourtant, s'il revendique haut et fort l'influence de Louis Armstrong (son dernier CD Verve, Dear Louis, est entièrement dédié à la mémoire du roi Satchmo), Nicholas Payton n'a pas oublié d'écouter attentivement les fins pistons be-bop, tels Clifford Brown, Fats Navarro, Freddie Hubbard ou Lee Morgan. Sans parler de Miles Davis, bien sûr, qu'il apprécie par-dessus tout. L'inventeur du doo-bop n'a-t-il pas déclaré un jour: «Il est parfaitement absurde de penser que l'on puisse jouer quelque chose à la trompette que Louis Armstrong n'a pas joué précédemment»? Formule à laquelle Nicholas Payton adhère intégralement, qui va même plus loin en soulignant la filiation naturelle existant, pour lui, entre Louis Armstrong et... Ornette Coleman: «Quel que soit le style que les musiciens adoptent, tant qu'il s'agit de jazz, on retrouve les mêmes fondements historiques, les mêmes éléments basiques. C'est la raison pour laquelle les étiquettes et autres chapelles me font doucement rigoler.»

Harmonie. Nicholas Payton sait de quoi il parle. Né le 26 septembre 1973, à deux pas de Congo Square, il a passé son enfance à s'émerveiller de l'harmonie musicale entre son père, Walter, contrebassiste au sein du Young Tuxedo Brass Band, et sa mère, Maria, pianiste classique et chanteuse d'opéra. Aussi à 8 ans, alors qu'il entame déjà sa quatrième année de trompette,