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Libération
Critique

Marsalis la mascotte

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publié le 10 août 2001 à 0h22

Il existe une étrange relation entre Marciac, village gascon travesti en mégalopole jazzy quinze jours par été, et Wynton Marsalis, trompettiste charismatique fondateur du mouvement dit des «Young Lions». Convié à se produire ici pour la première fois il y a dix ans, le Néo-Orléanais, victime d'un véritable coup de foudre, n'a plus manqué depuis une seule édition d'un festival qu'il a non seulement profondément marqué de son empreinte, mais aussi contribué à populariser de l'autre côté de l'Atlantique.

Au fil des années, les liens n'ont cessé de se resserrer entre les festivaliers et leur souriante mascotte, ponctués d'échanges et de présents aussi généreux que désintéressés. Intronisé mousquetaire d'Armagnac, statufié par les Marciacais («Même dans ma ville natale cela ne m'est pas arrivé», commenta, lors de l'inauguration de l'objet, le modèle plus ému qu'il n'y paraissait), Wynton Marsalis s'est toujours attaché à animer des masterclasses de qualité (suivant avec attention les progrès de ses fidèles élèves, dont Emile Parisien, le saxophoniste surdoué), avant de composer une Marciac Suite créée (gracieusement) sur la place de l'Hôtel-de-Ville et récemment commercialisée sur son label, Sony Music.

Boute-en-train. Ce lien affectif entre un festival et un musicien de la notoriété de Marsalis est évidemment unique. Imagine-t-on Garth Brooks débarquant tous les ans au festival country de Mirande ou encore Neil Young abonné, chaque été, aux Vieilles Charrues de Carhaix? Mieux, ce