Originaires de Philadelphie, ville réputée pour son port, ses jazzmen (Kenny Barron, Benny Golson, Philly Joe Jones...), ses salles de boxe et cette statue désopilante de Balboa (vestige de Rocky III), dont la municipalité a eu grand mal à se débarrasser, Randy (27 novembre 1945) et Michael (29 mars 1949) Brecker sont devenus des rouages essentiels de la musique populaire américaine, toutes catégories confondues.
Ainsi, le cadet, d'abord obsédé par le souffleur texan Jimmy Giuffre, n'avait-il pas encore échangé sa clarinette contre un saxophone que son aîné sévissait déjà chez Blood, Sweat and Tears, orchestre formé à New York par le pianiste Al Kooper, afin de concurrencer Chicago Transit Authority. Et tandis que Randy, entre deux tournées, accompagnait Stevie Wonder, Janis Joplin, Clark Terry, Cheech and Chong ou Art Blakey, Michael, ténor désormais confirmé, se nourrissait des enregistrements de Jimi Hendrix, de Cream et de Blind Faith, tout en transcrivant les solos de Coltrane et de Charlie Parker.
Sabordage. On l'aura compris, la fratrie était appelée un jour à faire bloc. En 1969, précisément, via la constitution de Dreams, groupe qui compta quelques autres individualités, tels que le batteur Billy Cobham ou le guitariste John Abercrombie. Trop en avance sur son époque, trop difficile à étiqueter, Dreams se saborde de façon spectaculaire après deux albums aujourd'hui recherchés. Ses cofondateurs louent alors leurs services à qui le souhaite: James Taylo