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Libération
Critique

La route du rock à un carrefour

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Le festival de Saint-Malo se cherche, coincé entre sa vocation de découvreur et la tentation du grand public.
publié le 14 août 2001 à 0h24

Saint-Malo envoyé spécial

La Route du rock, c'est la Formule 1 des festivals: pas plus d'une vingtaine de groupes en trois jours, des concerts uniquement en soirée et une seule scène pour éviter les dispersions. Après un virage délicat opéré l'an dernier vers l'électro, Rock Tympans, l'association organisatrice, avait décidé de revenir à une programmation plus pop. C'est ce répertoire qui, à l'orée des années 90, avait attiré l'attention sur cette petite troupe de post-adolescents motivés qui n'organisaient alors qu'une seule nuit de concerts, dans la maison des associations locale. Quelques mois plus tard, lorsqu'ils font jouer Radiohead devant 80 personnes à L'Espace, obscure discothèque de Rennes, c'est encore cette foi indéfectible en la pop, alliée à une ferme conviction de défricheur, qui anime ces Bretons.

Bien rodé. En 1993, le concert de Noir Désir fait office de test pour le fort de Saint-Père, site actuel du festival dressé à une dizaine de kilomètres de la cité malouine. Et tandis qu'en 1996, la Route du rock inaugure sa configuration actuelle et programme Placebo, Divine Comedy, Sparklehorse ou Ruby, l'association se questionne sur son avenir et une professionnalisation s'opère. Aujourd'hui, avec un timing respecté à la minute près, un nombre conséquent de bénévoles, une notoriété qui a conquis jusqu'aux plus réticents, la machine semble bien rodée. Plus de 20 000 spectateurs ont rejoint le fort cette année, dont environ 12 000 samedi lors du concert de Muse (Libé