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Libération

Nicolas Peskine au bout de sa route

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Le metteur en scène, fondateur de la compagnie du Hasard,est mort lundi à 49 ans.
publié le 16 août 2001 à 0h25

Le metteur en scène Nicolas Peskine est mort lundi à Blois, à 49 ans. A 23 ans, à la suite d'une affection virale, il perdit l'usage de ses jambes. Sa riposte face à l'infirmité fut de créer un théâtre mobile en bois, à l'ancienne, ainsi qu'une troupe, la compagnie du Hasard (qui deviendra le Théâtre des provinces en 1980). Il rassembla toutes les énergies autour de ce noyau, cercles mouvants et ouverts. De nombreux provinciaux du théâtre sont venus le rejoindre ici ou là dans l'aventure. C'était une affaire d'engagement: le désir de fabriquer autre chose, outrepassant les habitudes des «spectateurs de théâtre».

Entre les murs d'un abattoir désaffecté de Blois, d'abord, puis, à partir de 1980, dans des hangars de la même ville, Peskine s'imposa comme «régisseur» de spectacles, qui tournèrent ensuite pour la plupart dans les banlieues sensibles, les friches industrielles ou, plus loin encore, tel bidonville aux portes de Ouagadougou. Immobilisé dans son fauteuil roulant, masquant perpétuellement sa souffrance que, du coup, on oubliait, Peskine n'a cessé de se déplacer de par le monde.

Doux lutteur. Il aimait le continent noir; signa une adaptation africaine des Noces de Figaro. Son intelligence acérée se doublait d'une intuition vive de la politique, au sens où ce mot peut signifier l'utopie d'une justice sociale. Comme le note aujourd'hui Jack Lang, ancien maire de Blois, qui montra une efficace bienveillance envers les projets du régisseur: «Nicolas Peskine a lutté, contre ve