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Libération
Interview

«Tim Burton évolue en permanence et de façon imprévisible»

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publié le 22 août 2001 à 0h27

Il a signé en quinze ans des dizaines de bandes originales de films, mais c'est pour sa collaboration emblématique avec le metteur en scène Tim Burton que Danny Elfman a gagné sa place au panthéon des compositeurs de cinéma américains.

Alors que la BO de la Planète des singes révèle, plus que jamais, un orchestrateur hors pair en descente évidente du modèle Prokofiev, Danny Elfman avoue n'avoir commencé à apprendre la musique qu'à l'âge de 18 ans. Fils de professeurs de lycée à Los Angeles ­ où il est né le 29 mai 1953 ­, le jeune Danny avait plusieurs fois essayé de s'initier au solfège et au rythme, mais l'avis général le déclarait peu doué.

Comme tous les adolescents des années 70, il essaiera d'extirper quelques notes stridentes ou saturées de sa guitare branchée sur une pédale wah-wah et un ampli Fender, mais rien n'y fera. «Je me suis fait une raison, je ne serais jamais musicien», se souvient-il aujourd'hui. A 18 ans, il décide néanmoins d'emporter avec lui un instrument, pour le tour du monde qu'il s'offre avec les 2 000 dollars providentiels récupérés après un accident de voiture. Il hésite entre flûte et violon, mais, fan de Stéphane Grappelli, opte pour le deuxième instrument. Son frère est déjà à Paris, où il joue des congas au sein d'un ensemble français. Elfman ne joue du violon en autodidacte que depuis quatre mois, quand le directeur de l'ensemble l'entend et l'engage aussitôt. Le directeur en question s'appelle Jérôme Savary et l'ensemble n'est autre que le Gr