La timba, mélange explosif de salsa, de funk et de rap, est la musique de la jeunesse cubaine, la bande sonore de leur vie quotidienne, déversée par les stations FM et les radiocassettes posées sur le muret du Malecon, le boulevard qui longe le littoral à La Havane. Cuivres en fusion, déluge de percussions, refrains agressifs et langage de la rue... Le meilleur échantillon de timba des derniers mois ne vient pourtant pas de Cuba, mais a été enregistré à Paris. On le trouve sur le nouvel album de Sergent Garcia.
«Je n'ai découvert Cuba qu'une fois l'album enregistré», explique cependant Bruno Garcia, l'âme du groupe, en tee-shirt et bermuda rouge; la couleur de Changó, dieu du panthéon afro-cubain qui gouverne la guerre et la foudre, donc l'électricité, donc le rock'n roll. «Mais deux des musiciens sont cubains, le bassiste y a fait de nombreux séjours, le pianiste aussi. En écoutant ses tumbaos (séquences rythmiques), on me disait à La Havane: "Ce type est forcément cubain."»
Mélanges. Pour son troisième album, l'ancien guitariste des alternatifs Ludwig Von 88 et sa dizaine de musiciens n'ont pas répété la recette salsa-muffin qui avait fait le succès du précédent album Un poquito quema'o, sorti en 1999 (200 000 exemplaires écoulés en France, presque autant à l'export). La formation est quasi la même, l'équipe de réalisation aussi, avec notamment l'ingénieur du son Renaud Létang, responsable pour une grande part de la réussite des deux albums de Manu Chao. Mais le disque sonne