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Libération
Critique

Au petit matin, les «Trottoirs» d'Aurillac prennent vie.

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publié le 24 août 2001 à 0h28

Il est 5 h 30, hier matin : les trottoirs du centre-ville portent encore les stigmates d'une nuit qui s'éternise. Quelques insomniaques font les cent pas, avec en tête les sons des djembés. D'autres sons, réels cette fois, surgissent au coin de la rue. Des poupées métalliques de plusieurs mètres de haut tracent lentement des volutes sur le bitume, tirées par des hommes maquillés de terre. D'autres portent des plaques de tôle peinturlurées, circulant parmi les 500 personnes regroupées. Un crocodile en bois, une girafe, un scorpion dont les pinces sont en feu traversent un rideau de fumée.

Déambulation. En souvenir d'un long voyage en Ethiopie et en Afrique du Sud, la compagnie Oposito a créé cette année les Trottoirs de Jo'Burg... mirage. Des townships aux artères urbaines surpeuplées, les comédiens de Noisy-le-Sec ont ramené un carnet de route fait de sons, d'odeurs et de rencontres. En trois années et deux séjours, la compagnie a travaillé avec les habitants à la création de spectacles, dont celui de l'ouverture des Jeux panafricains. Oposito en est revenu avec cette étrange déambulation. Moins brutal et énergique que Transhumance, leur spectacle précédent, les Trottoirs sont un bain de jouvence pour une compagnie comptant à son actif une quinzaine de créations depuis sa constitution, en 1983.

Fondus au noir. Avec cette parade qui joue sans cesse le demi-ton, les Trottoirs évitent les cartes postales et le folklore. Car le risque était d'entremêler danseurs zoulous et pagnes