Menu
Libération
Critique

Brendel et Rattle, l'accord parfait

Article réservé aux abonnés
publié le 24 août 2001 à 0h28

S'il appartient désormais à Valery Gergiev de redonner parfois au public salzbourgeois le grand frisson de l'ère Karajan, comme ce fut le cas il y a trois ans avec un Parsifal proprement électrisant, c'est pourtant bien Simon Rattle qui a repris le flambeau du maestro charismatique, en dirigeant à chaque saison les Wiener Philharmoniker dans des cycles Haydn ou Beethoven indépassables de rigueur stylistique.

Les musiciens du Philharmonique de Berlin, qui l'ont élu pour succéder à Claudio Abbado au poste de directeur musical tant envié ­ loin devant le candidat Barenboim ­ ne se sont pas trompés. Combien de grands chefs sont aussi à l'aise aujourd'hui dans la verticalité effarante d'un Messiaen que dans le développement mélodique des premiers viennois, sans même parler de la précision des articulations de Rameau?

Révolutionnaire. Le soixante-dixième anniversaire d'Alfred Brendel était pour le chef britannique une belle occasion pour donner en l'espace d'une semaine l'intégrale des Concertos pour piano et orchestre de Beethoven, gravés il y a trois ans avec les mêmes Wiener Philharmoniker pour la firme Philips, et agrémentés à Salzbourg, selon les soirs, de pièces prédodécaphoniques de Schoenberg ou de la Symphonie n°5 de Mahler, ayant pour but de mettre en exergue le caractère révolutionnaire de l'oeuvre de Beethoven.

Le coup d'envoi du cycle était donné lundi soir avec le Concerto n°1 dans un Grosses Festspielhaus en effervescence. Les Wiener seraient-ils épuisés par le nombre