Assilah (Maroc) envoyé spécial
La grande salle du centre culturel Hassan-II est bondée. Elle accueille en cette fin d'après-midi un public fait d'un brassage rare quand il réunit l'intellectuel, le fonctionnaire, le branché, la petite employée, le vacancier et la fameuse «ménagère de moins de 50 ans» en version marocaine. Tout ce petit monde assiste au colloque sur «la coopération euro-arabe: cinéma, art et industrie», où intervient une trentaine de producteurs, réalisateurs, acteurs, critiques, distributeurs et responsables des festivals de Cannes, Berlin, des Trois Continents à Nantes...
Les familles du Maroc profond ne manquent pas dans cette assistance, comme si elles signifiaient une soif de savoir, une envie de parler. Les débats publics sont étonnamment vifs. Les personnalités locales, ministres et autres, sont interpellées franchement, sans cette déférence craintive qui a longtemps fait la marque du Maroc.
Déambulation. Nous sommes à Assilah, ex-Zelis, petite ville au sud de Tanger, nichée dans une boucle de l'Atlantique. La cité, phénicienne, berbère, arabe, portugaise (dès 1471), espagnole (au XVe siècle), possède un festival rare, multiculturel et international certes, mais qui attire aussi un public très populaire. Ainsi va ce 23e Moussem culturel international d'Assilah. Le mot moussem, «saison», désigne au Maroc la fête traditionnelle, religieuse ou agraire.
Quand le soleil se couche sur les remparts d'Assilah, c'est l'heure du paseo, cette lente déambulation qui e