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Libération
Critique

Nantes relit ses chefs-d'oeuvre

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publié le 25 août 2001 à 0h29

Une idée simple se révèle parfois une riche idée. Ce n'est pas le genre d'assertions dont serait a priori friand Guy Tosatto mais la phrase peut s'appliquer à Dialogue ininterrompu, la première exposition qu'il monte à Nantes après avoir été nommé directeur du musée des Beaux-Arts. Cela augure bien de la suite, surtout quand on garde en mémoire l'excellent travail qu'il a fait auparavant au musée de Nîmes et, encore avant, à Rochechouart. L'idée consiste à demander à une dizaine d'artistes de proposer un commentaire, un écho ou une réponse à quelques-unes des oeuvres anciennes conservées au musée. Chacun a donc fait son choix en sélectionnant un chef-d'oeuvre, une oeuvre anonyme voire une croûte, puis a élaboré une ou plusieurs pièces chargées de leur fournir un prolongement artistique. Manière de relire l'histoire de l'art à la lumière de préoccupations actuelles.

Trouble. Ainsi Jean-Pierre Bertrand a-t-il filmé un détail emprunté à six tableaux pour le diffuser en plan fixe sur un écran vidéo placé en regard de la toile correspondante. La main d'un Christ apparaît de la sorte en gros plan au-dessous d'une ascension du Golgotha peinte par Jules-Eugène Lenepveu (1819-1898). Idem avec les mains d'un ange tenant les vêtements du Christ en train d'être baptisé, tableau dû au Florentin Ottavio Vannini (1585-1644). Il y en a quatre autres du même acabit. Cette recherche sur la traduction des tons et l'isolement d'un détail présente un petit air de famille avec un travail éditorial