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Libération
Critique

«Absolument» désastreux.

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publié le 29 août 2001 à 0h30

Quand Jennifer Saunders, auteur de la série anglaise Absolutely Fabulous, faisait regretter à Edina de ne «trouver aucun trait exotique» à sa fille Saphron, «même pas gay», Gabriel Aghion imagine une amourette désolante entre la jeune fille coincée et un livreur. Quand, dans la version anglaise, la quadragénaire, adepte du poppers comme des After Eight, lapidait sa progéniture à coups de: «Tu n'as même pas mis le diaphragme que je t'avais donné! Je te préviens, je ne veux pas d'une petite vierge moustachue pour fille!», Josiane Balasko (qui remplace Saunders dans le rôle d'Eddie) la traite «d'ennuyeuse». Logique: chez Aghion, la fille d'Eddie est la ravissante Marie Gillain. Et Marie Gillain n'a pas de moustache.

Visiblement lui-même dépassé à l'idée d'adapter la vie des deux névrosées cocaïnées, Aghion délaie, appauvrit ce qui était une des séries les plus trash de la télévision, et rend son film aussi lisse et glabre que la lèvre supérieure de Saphron. Le réalisateur de Pédale douce hésite entre la compil' des meilleurs gags de la série et les grosses ficelles: Nathalie Baye (l'alcoolisée Patsy) le cul dans les petits-fours.

Pire, alors que la série anglaise tirait tout son fiel du fait que rien, jamais, ne venait rattraper ou excuser la vulgarité et le cynisme des deux héroïnes, Josiane Balasko entame ici une rédemption dans une décharge à ordures sur le thème du «je-veux-être-une-bonne-mère». On n'a plus qu'à se souvenir d'Edina, la vraie, se vantant d'avoir attaché sa fil