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Libération
Critique

Le gadin d'«Eden».

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publié le 29 août 2001 à 0h30

Amos Gitai venait de signer Kippour, sans doute son meilleur film de fiction (1), quand il réalisa Eden, qui est sans doute son plus mauvais. Evidemment, en s'appuyant sur une nouvelle d'Arthur Miller, littérateur américain difficile à digérer et surestimé (son seul exploit est d'avoir épousé Marilyn Monroe), l'Israélien partait avec un handicap important. Mais il y a des tas d'exemples de bons films réalisés à partir de bouquins médiocres et même mauvais (En quatrième vitesse, de Robert Aldrich). Il faut pour cela que le metteur en scène ait une idée de mise en scène. Ce n'est pas le cas ici.

Fasciné. Gitai semble avoir été tellement fasciné par Miller qu'il a même décidé de l'héberger dans son film. On le voit donc ici, d'ailleurs plutôt convaincant dans le rôle d'un vieux juif américain des années 40 qui voit ses deux enfants, sa fille Samantha et son fils Kalman, partir pour la Terre sainte. C'est par amour que Samantha a suivi Dov, un architecte communiste persuadé qu'il y a là-bas place pour deux peuples, les Juifs et les Arabes. Elle comprendra vite qu'elle n'est qu'une anecdote dans la vie de son mari, un éjaculateur précoce obsédé par la construction de ce pays nouveau. Quant à Kalman, capitaliste dans l'âme, il ne fera que passer en Palestine, y achetant des terres arabes à grande échelle pour faire des affaires.

Nous sommes entre 1940 et 1946, un peu avant la création de l'Etat d'Israël, à l'époque du mandat britannique, pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette gue