Deauville envoyé spécial
Sur la scène de Deauville, le malingre Terry Zwigoff est monté faire un numéro drôle et sympathique. L'auteur du fameux Crumb, documentaire couvert de gloire et de lauriers consacré au dessinateur éponyme, a expliqué qu'après le succès et l'argent récoltés avec ce film, il fut très lourdement sollicité par Hollywood pour y tourner sa première fiction. Seulement voilà: aucun des scénarios et projets qu'on lui soumettait ne tentait Zwigoff, dont la silhouette faussement maladroite, (vaguement woodyallénien mais plus fin et mieux coiffé) et les mots très choisis disaient bien quel drôle de vieux garçon suspicieux il devait être vis-à-vis de la tentation hollywoodienne. Il a d'ailleurs écarté d'autres démons: la marque Gap, croyant surfer habilement sur la réputation du cinéaste toujours mal sapé, lui a proposé de poser pour une campagne publicitaire. Refus de l'intéressé: «Non seulement je ne me vois pas en vêtements Gap avec mes bras maigres et poilus mais en plus la marque incarne tout ce que je hais le plus dans l'idéologie consumériste américaine». Voilà un logo habillé pour l'hiver.
Adaptation d'une BD. Revenant à son film, Terry Zwigoff a ensuite expliqué que c'était sa femme qui lui avait remis un jour sous le nez un exemplaire de Ghost World, une BD qu'ils avaient autrefois adorée, en lui suggérant de la porter à l'écran. Ce que fit donc Zwigoff, après en avoir coécrit l'adaptation avec l'auteur du Comics original, Dan Clowes. Son passage à la fic