L'Ars Electronica n'a pas failli à sa réputation. Le pionnier des festivals d'arts électroniques a répondu à la question qui, depuis le début de l'année, traverse les milieux de l'art contemporain, de la création numérique et des éditeurs de jeux: y a-t-il un «art du jeu vidéo»? A sa manière, en ouvrant grand ses portes aux créateurs de jeux, en s'extasiant devant les prouesses des développeurs, en soutenant les atypiques, type Team cHmAn et leur fameux rasta Banja, qui remporte (encore!) un prix (lire ci-contre). Et en arguant que le jeu vidéo est en passe de connaître la même évolution que le cinéma au début du siècle. Cet art «mineur», cette industrie du spectacle a bataillé pour accéder au statut d'oeuvre. Evolution similaire côté jeu: Lara Croft et Quake incarneraient les blockbusters, tandis que les Godard et Jarmush vidéoludiques seraient encore dans les limbes. Le festival de Linz défend aujourd'hui le jeu vidéo comme hier la création numérique, avec une fascination démesurée pour la prouesse technologique. La demi-douzaine de musées d'art contemporain qui se sont intéressés cette année au jeu avaient préféré organiser le débat, comme le SFMoma cet été, où le créateur des Sim's, Will Wright, ou celui de Pong, Nolan Bushnell, faisaient face à des artistes maîtres du détournement des grands classiques du jeu (1). D'autres, comme la biennale de Lyon, le MassMoca, un musée du Massachusetts qui propose son «Gameshow» (2) ou encore le New Museum of Contempory Art de New Yo
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